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Page:Bernanos - Les Grands Cimetières sous la lune.pdf/190

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LES GRANDS CIMETIÈRES

une terreur militaire qui, à l’exemple de l’autre, confondait dans le même châtiment les chefs et la troupe, les méchants et les égarés, les coupables et les suspects ? Certes l’armée rebelle comptait un certain nombre de bien-pensants, mais n’était-elle pas commandée par des généraux francs-maçons ? Il faut la mauvaise foi de certains écrivains catholiques pour oser soutenir que si le général Franco avait forcé les frontières de la libre Euskadie, nous aurions béni ensemble les Navarrais chrétiens, les Maures, et les hitlériens païens du Dr Rosenberg. Sans doute de telles calomnies sont difficilement réfutables, puisque la défaite du général rebelle ne nous a pas permis de prouver, par des actes, notre attachement et notre admiration pour votre peuple. Mais nous sommes prêts à nous associer solennellement aux réjouissances légitimes par lesquelles tous les Basques rassemblés dans la cité sainte de Guernica, miraculeusement préservée des bombes, derrière les prêtres qui ont héroïquement partagé leurs épreuves, fêteront leur délivrance par les cris mille fois répétés de : Vive l’Euskadie !… Vive la Démocratie chrétienne !… Vive l’Université de Santander !… »

Encore un coup, je ne trouve pas ça drôle. J’essaie de comprendre. Évidemment, pour les évêques espagnols comme pour moi, je suppose que les événements humains ont un sens surnaturel, mais il n’est permis qu’à des saints ou des inspirés d’en interpréter le chaos. Faute de mieux il est légitime de suivre