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Page:Bernard, Les instructions secrètes des jésuites, Bloud et Cie, 1903.djvu/50

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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

Les plus fantastiques préjugés n’arrivent-ils point à s’emparer des intelligences les plus brillamment douées ? Tout fraichement encore, un grand journal qui fait mentir rarement son renom de gravité, n’hésitait pas à publier, dans un feuilleton irréprochable par ailleurs, ces lignes estampillées d’une signature de marque. « Les francs-maçons ont affranchi désormais leurs publications de la formalité obligatoire du dépôt légal et les ont à l’instar des Jésuites, en Monita Secreta à l’abri de la curiosité et de l’indiscrétion des profanes. »

Lapsus ? Soit ! je n’en disconviendrai pas : mais combien surprenant sous la plume d’un philosophe aussi érudit que consciencieux ! Et quand on réfléchit dès lors à la mentalité populaire, en vérité cela ne rend-il pas rêveur ?…

Mais il faut en prendre philosophiquement son parti. Toutefois, si quelque esprit loyal se sent le désir de s’éclairer par une méthode rapide, sur la question, qu’il lui plaise seulement de se procurer une édition quelconque, naïve ou critique, des Monita Secreta, Hochstetter, des Pilliers ou Zahorowski ; je lui promets une surprise des mieux caractérisées et une lecture pour le moins égayante.

Rien ne vaut contre l’œuvre, comme l’œuvre même. Et je serais fort désireux de savoir comment s’y prendrait la philosophie de l’Inconscient pour trouver une solution élégante à ce problème : car il semble que l’auteur ait pris à tâche, en effet, d’accumuler dans son factum toutes les contradictions comme toutes les invraisemblances.

Je ne parle pas du tableau d’ensemble, inco-