Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/131

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aimé de vous. Je vous prie d'engager voſtre coeur un peu plus que vous ne faites dans une affaire où le mien s'intereſſe ſi fortements mais vous ne vous en ſouciez guere ; vous ne partagez pas avec moy le plaiſir que j'ay de vous voir, & vous me dérobez ces momens qui me ſont ſi chers, & que vous me faites paſſer avec une rapidité inconcevable. À peine quand je vous rencontre, je ſuis un moment avec vous, que vous en ſortez ſouvent avec une inquietude qui me chagrine voſtre pretexte eſt la crainte que vous avez d'être trop long-temps loin de chez vous. Que je m'expoſerois à de bien plus grands chagrins que ceux-là, pour avoir le plaiſir de jouir d'un moment ſi doux. Mais enfin, faites reflection qu'il n'y a rien ſi agreable dans la vie, qu'une tendreſſe reciproque, ainſi voyez.