Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/134

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( car je ne ſçaurois en revenir) pour le ſeul intereſt de voſtre tendreſſe ? Cela m’épouvante. Au nom de Dieu, n’ayons, s’il ſe peut, qu’une tendreſſe en peinture, & que noſtre cour ne reſſente point ce que noſtre main barbouillera ſur le papier, puiſque cette tendreſſe dangereuſe mene les gens ſi viſte & ſi loin. Au reſte, ne vous plaignez pas de ce que je ſuis ſi peu avec vous quand je vous rencontre. Vous devez bien juger que j’en ay des raiſons qui me chagrinent peut-eſtre autant que vous, & qui ſont la cauſe de des promptes retraites dont vous vous plaignez. Adieu, n’ayons ſur tout qu’une tendreſſe qui ne nous engage point trop, & dont nous puiſſions nous dégager quãd bon nous ſemblera, puiſqu’il eſt ſi dangereux de reſſentir celle qui mene les gens ſi loin, & dont on a peine à revenir.