Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/143

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Adieu, Timandre, adieu, partez dés ce moment
Si mes yeux indiſcrets parloient de mon tourment,
Ma bouche avec fierté ſçauroit les en dédire,
Voyez ſi vous pouvez m’aimer fidellement,
Sans attendre l’aveu que vostre cœur deſire ;
Un cœur ſeul, dites-vous, ne ſçauroit y suffire,
Deux mois de vains tranſports épuiſent un Amant ;
À peine connoiſt-on ſi l’amour les inſpire,
Quoy ? pourroit-on déja vous aimer tendrement ?
À moins d’un reciproque & tendre engagement,
Vostre cœur rompe ses fers, de luy-meſme il s’en tire ;
Ah ! peuts-on me quitter ainſi facilement,
Et quand on le pourrait, oſeroit-en la dire ?