Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/144

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Timandre, ſongez-y, l’Amour qui tout attire,
Peut m’attirer un jour, mais j’en fais le ſerment,
Que bien loin d’avouer mon amoureux martyre,
Je ſuirois pour jamais ſans dire ſeulement.
Adieu.

Voilà mes ſentimens, Timandre, ſur la declaration que vous exigez de moy ; n’en demandez pas davantage il faudroit neceſſairement que voſtre cœur ſortît d’affaire d’abord que le mien ſeroit en eſtat d’y entrer. Je vous fuirois, ſi je n’avois pas le droit de vous bannir ; ou je vous bannirois, ſi j’en avois le pouvoir. Quel triſte ſuccez d’une belle paſſion ! Et que nous reviendroit-il des débris de noſtre mutuelle tendreſſe. Vous m’admireriez, & je vous plaindrois, ce ſeroit là tout le fruit de cét amour ſi rendre. Croyez-moy, nous pouvons nous admi-