Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/145

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rer l’un & l’autre à moins de frais, Admirez un jeune cœur qui ſçait déja ſe defendre comme s’il avoit eſté attaqué toute ſa vie, qui connoiſt toutes les ruſes de l’Amour, & qui les évite avec addreſſe. Mais auſſi faites en ſorte que j’admire la conſtance de vôtre cœur à ſurmonter toute la dureté du mien. Peut-eſtre ne la gardera-t-il pas long-temps, & qu’il n’aura de la tendreſſe que trop toſt pour ſon repos & pour le vôtre, puiſqu’il en coute preſque autant à un cœur aimé qu’à un cœur amoureux ; ainſi ne deſeſperez pas de le voir un jour au meſme point que le voſtre ; fatiguez à force de ſoins & de tendreſſe, la dureté que vous y trouverez, la perſeverance vient à bout des plus opiniaſtres & des plus rebelles. Alors ne craignez pas l’effet de toutes mes menaces ; & ſans recourir à un aveu qui intereſſe un peu trop noſtre