Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/27

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cé par un jeu d’Eſprit, & qui s’eſt terminée de mon coſté ſeulement par une bonne affaire de cœur, ſans embaraſſer celuy d’une tres-aimable perſonne, qui ne s’eſt que trop défendu pour mon repos. Cét aveu, Madame, n’eſt pas fort à mon honneur ; mais il eſt toûjours glorieux d’avouër hautement, qu’on aime ce qui merite d’être aimé. J’ay filé le parfait amour pendant ſix mois, cela n’eſt pas trop du monde ; & bien que feu Celadon ne ſoit pas fort à la mode dans le ſiecle où nous ſommes, j’ay trouvé des gens qui m’ont fait ſuivre ſes traces ; & mon cœur tout libertin qu’il eſt, n’a pû ſe défendre de prendre de la tendreſſe un peu plus que de raiſon, pour une jeune perſonne qui n’en a guére. J’entends de la tendreſſe, puis qu’elle a infiniment de la raiſon, comme vous avez vû par ſes Lettres. Vous avez une grande envie de la connoître,