Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/29

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grands & bien fendus, pleins de feu & de brillant, temperés par une langueur charmante, & tout cela eſt ſoûtenu par la fraîcheur d’une gorge de ſeize ans, qui eſt la mieux taillée que l’on puiſſe voir, & d’une blancheur à ébloüir, auſſi bien que ſes bras & ſes mains. Pour ſa taille, elle eſt plus grande que petite, elle eſt ſi fine ſi libre & ſi degagée, qu’il y en a peu de pareilles. Elle a un air ſi noble dans ſa demarche & dãs ſon port, & quelque choſe qui la diſtingue ſi fort dans toute ſa perſonne, que bien qu’elle n’ait pas des traits à ſe recrier, elle en a à ſe faire ſentir, & ſi l’on ne peut pas dire qu’elle ſoit de ces beautez qui ſautent aux yeux, l’on peut éprouver aiſément que la ſienne va droit au cœur : mais ſur tout, elle a un certain petit air, qu’il eſt bien difficile de peindre & qui nous attrape plûtoſt qu’on ne le ſçauroit attraper.