Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Certain petit air nonchalant
Nous marque aſſez ſon caractere,
Ses yeux veulent parler avec tout leur brillant :
Mais helas ! ſon cœur indolent
Sçait leur ordonner de ſe taire :
Ils ont de la peine à le faire,
Et pour des yeux indifferens
Ils tiennent un langage aux gens
Qui ne ſent pas l’indifference :
Si ſa bouche ſeule obeit,
Ce petit airen récompenſe
En dit bien plus que l’on ne penſe,
Et penſe plus que l’on ne dit

Voilà pour ce qui regarde ſa perſonne. Pour ſon eſprit, il m’a tellement ſurpris, que je n’en reviens pas encore. Je ne ſçavois comprendre qu’une jeune perſonne de quinze à ſeize ans, ſans étude & ſans monde, pût avoir dans le fond d’une