Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/34

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Mais une humeur un peu tigreſſe.
Nous leve bien-tost ce ſoupçon,
Ses yeux d’accord avec noſtre foibleſſe,
Concourent à la trahiſon.
Sa fierté nous fait voir ſans ceſſe
Que son cœur a de la raiſon,
Et ſa raison de la tendreſſe.

Voilà, Madame, le Portrait de la jeune Iris ; je l’ay tiré groſſierement, c’eſt à l’Amour à y mettre le dernier trait, pourveu qu’il répande dans ſon cœur une veritable tendreſſe, comme il en a remply le mien, je ne ſeray pas malheureux, puis qu’elle ne veut reſſentir qu’une tendreſſe en peinture, comme vous le verrez dans ſes Lettres ; Tout ce que je ſouhaite,

Eſt que ſa tendreſſe en peinture
Soit faite de telle nature