Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que l’Amour en forme les traits
Que le temps n’efface jamais

voilà de quelle maniere eſt la mienne, mais de bonne foy, j’ay trouvé tant de plaisir à luy écrire & à recevoir de ſes Lettres, & les ſiennes ont cauſé tant d’admiration à tout ce qu’il y a de plus fin & de plus delicat à la Cour, que je me ſuis fait autant de Rivaux, que j’ay eu d’auditeurs de ces charmantes Lettres. Vous le ſçavez, Madame (& c’eſt ce qui a achevé de me perdre :) Il eſt ſi doux d’entendre par tout faire l’Eloge d’une perſonne dont nôtre cœur eſt préoccupé, & cela en fait ſi bien connoiſtre le prix, qu’on s’abandonne volontiers à ſon penchant. Ie ſuis encore trop heureux qu’elle demeure dans la Province, puis que j’aurois icy des Rivaux d’un rang &