Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/36

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d’un merite qui me feroit trembler ſans doute, ſi je n’avois pour moy du moins l’avantage des lieux qui ſont preſque inacceſſibles à mes trop dignes Rivaux. La jeune Iris m’a fort reproché mon indiſcretion, d’avoir montré ſes Lettres, qui ne ſont qu’un jeu d’eſprit chez elle. Je luy en ay donné de ſi bonnes raiſons dans les miennes, que je ne les repeteray point icy. C’eſtoit à moy à les cacher, puis que ma tendreſſe n’y trouvoit pas ſon compte, mais j’ay preferé ſa gloire à la mienne, & je ne crois pas qu’elle doive me ſçavoir mauvais gré d’avoir fait admirer les charmantes productions de ſon eſprit, à une partie de ce qu’il y a de plus fin & de plus éclairé en Frãce, dont elle a fait la ſurpriſe & l’étonnement. J’ay mis ſes Lettres par ordre, ſelon que je les ay receuës, & comme je l’ay tres-peu veuë, & que j’ay tardé peu dans