Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/69

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mais vous avez bien raiſon de dire que vous me trouvez ſort diſpoſé à faire encore une ſois pour vous le chemin. de la Tendreſſe. Cependant aprenez : que je ne ſuis pas d’humeur à marcher ſeul long-temps : C’eſt un chemin où l’on S’ennuye étrangement, & la ſolitude en eſt effroyable ; je ne répondrois pas, de l’humeur dont Je connois mon cœur, qu’il ne ſe laiſſaſt détrouſſer par quelques yeux fripons ; mais ſi le voſtre une fois luy tenoit fidele compagnie ſçachez qu’il défieroit tous es yeux du monde de luy donner la moindre atteinte.

Je ſus long-temps, Madame, ſans la voir, aprés cette Lettre : que je luy ſis tenir, un oncle Abbé ſort devot & ſort chagrin, ſous la conduite de qui elle eſtoit. ne luy. donnoit : pas toute la liberté qu’elle eût voulu avoir. Je peſtay ſou vent contre les chagrins du vieil oncle & d’une tante ſur-