Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/88

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plus de trois ans que mon cœur étoit dans une étrange oiſiveté. Je fus bien aife de me retrouver dans. une route où l’on a du plaifir à s’égarer : Ainfi je l’abandonai à fa bonne ou mauvaife fortune ; on eft toûjours affez payé de fa paffion par fa paffion même, qui malgré les petits déplaifirs qu’elle donne par l’indifference ou par la rigueur d’une Belle, ne laiffe pas d’avoir des momens tres-agreables & tres — fenfibles ; & je crois que tout bien compté, les chagrins que l’on à en aimant, valent prefque les plaifirs que l’on peut goûter ailleurs. Je partis donc tour remply de ces veritez ; & fans faire icy le Heros de Roman, encore plus remply de la charmante idée que j’emportois avec moy, j’arrivay à Paris plus amoureux que je ne l’eftois à… … je ne fçavois quel biais prendre pour écrire à cette aimable perſonne qui m’occupoit tout entier. Enfin, j’écrivis à une de