Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/87

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quitter la Province, une affaire indifpenfable me rapella à P…… dans un temps où j’efperois apprivoifer ce jeune Cœur avec l’Amour. Un chagrin fi noir me prit de la neceffité de ce départ, que je reconnus bien que mon cour fe faifoit de terribles violences en s’éloignant de ce qu’il aimoit. Cependant, il n’y avoit point de remife. Je cherchay par tout la jeune Iris pour luy dire adieu, & pour la prier de m’écrire pendant ce voyage, mais inutilement ; car je ne la voyois point chez elle. Je fus chez plufieurs de fes amies je ne l’y trouvay point ; & quelque adreffe dont je peuffe me fervir pour la rencontrer, il me fut impoffible de luy dire adied. Je partis donc fort trifte, & de bonne foy, dans un chagrin que fon cœur indifferent ne meritoit pas encore : Cependant, je me fis un plaifrde ce chagrin, il eft toûjours bien doux d’aimer, il y avoit