Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/90

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de vous en informer. Je ſuis party ſans vous avoir veuë, & ce pendant je ne vous vois que trop tous les jours. Quoy ! trente lieuës ne pourront-elles éloigner d’un Cœur dont vous vous ſouciez ſi peu ? & ce Cœur qui vous eſt ſi indifferent ne pourra-t-il jamais s’éloigner de vous ?

Quand vous oſez le dédaigner,
Bien qu’il ait contre vous le ſecours
de l’abſence,
Il retrouve par tout voſtre aimable
preſence.
Et ne ſçauroit s’en éloigner.

Vous l’avez rendu inſenſible tons les plaiſirs qui s’offrent icy en foule, pour eſtre trop ſenſible à ſes chagrins : C’eſt là ſon unique occupation. Encore ſi vous vouliez un peu les adoucir en m’écrivant ; mais non, ne m’écrivez point un commerce eſt trop dangereux avec vous.