Page:Bernard-Pradon - Le Commerce galant.djvu/93

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eſtat de me ſervir de ce terme : Sans doute vous avez pris un peu de tendreſſe pour moi, mais vous avez attendu un peu tard à me l’expliquer. Il n’est pas temps que j’en aye de la reconnoiſſance, elle ſeroit hors de ſaiſon, puis qu’il ſaut abſolument rompre tout commerce. Je ne vois aucun biais de le continuer ; aprés tout, ce ſeroit prendre mal ſon temps, que de vouloir entrer en affaire pendant un éloignement. L’abſence eſt l’écueil de la tendreſſe, & l’on y verra bientoſt échouer la voſtre. Il vaut mieux vous redonner voſtre cœur de bonne grace, que d’attendre que vous me l’ôtiez. C’eſt toûjours avoir une eſpece de droit ſur vous, que de pouvoir eſtre en état. de vous rendre voſtre liberté. C’eſt pourquoy ſi l’affaire dépend de moy ; vous eſtes libre, ou ſi voſtre cœur eſt demeuré auprés de moy, comme vous voulez me le perſuader, il peut partir quand il lui plaira.