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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/100

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l’autre, & tout lui paroiſſoit le Duc de Miſnie.

Aprés quatre jours la Fiévre la quitta, parce que ſon corps étoit entiérement affoibly. Elle conjura le Comte & la Comteſſe de Tuſcanelle, de ne point pleurer une mort qui étoit le ſeul remede d’une paſſion malheureuſe, & de la pardonner au Duc de Miſnie en ſa faveur. Elle les pria encore de parler quelquefois d’elle avec lui, s’il ſe pouvoit, & de lui dire qu’avant que de mourir elle avoit ceſſé de le haïr. Ils ne lui répondoient que par des pleurs & par des cris. Enfin elle les obligea de la laiſſer ſeule, & elle mourut dés la nuit, avec moins de chagrin qu’elle n’avoit vécu.

Le Duc de Miſnie étoit party précipitamment de Mouzon, pour fuïr Matilde, & il retournoit en Allemagne, pour s’éloigner des lieux où étoit la Comteſſe de Retelois. Il y apprit cette mort fans y être ſenſible ; il portoit dans le cœur une douleur dont