Aller au contenu

Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſement. Cependant le retardement des Nopces du Comte de Retelois, la tourmentoit malgré elle ; & ſi les ſoins & l’amitié d’Eleonor l’avoient raſſurée le jour précedent, elle rentra bientôt dans de plus violentes inquietudes. Ce peu de relaſche lui donnoit de nouvelles forces pour les ſentir, & ſa Fievre rédoubla au point de ne laiſſer preſque plus eſperer pour ſa vie.

Eleonor vint paſſer la nuit auprés d’elle ; ce temps étoit propre à la confiance. Matilde qui la voyoit extremement touchée, ne put s’empecher de lui marquer ſes ſentimens. Eleonor l’aſſuroit qu’elle retourneroit à Retel, ſi-toſt qu’elle la ſçauroit hors de peril, mais les promeſſes ne ſuffiſoient plus pour calmer l’eſprit de Matilde. Vous n’en ferez rien, lui dit-elle. Pourquoi le Duc de Miſnie ne vous épouſeroit-il pas, puisque je vais mourir ? Qu’il ſe rejoüira de ma mort ! Elle m’afflige, toute