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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

qu’indéterminés. Les faits ne s’excluant jamais, ils s’expliquent seulement par les différences de conditions dans lesquelles ils sont nés. De sorte qu’un expérimentateur ne peut jamais nier un fait qu’il a vu et observé par la seule raison qu’il ne le retrouve plus. Nous citerons dans la troisième partie de cette introduction des exemples dans lesquels se trouvent mis en pratique les principes de critique expérimentale que nous venons d’indiquer.

§ VI. — Pour arriver au déterminisme des phénomènes dans les sciences biologiques comme dans les sciences physico-chimiques, il faut ramener les phénomènes à des conditions expérimentales définies et aussi simples que possible.

Un phénomène naturel n’étant que l’expression de rapports ou de relations, il faut au moins deux corps pour le manifester. De sorte qu’il y aura toujours à considérer : 1° un corps qui réagit ou qui manifeste le phénomène ; 2° un autre corps qui agit et joue relativement au premier le rôle d’un milieu. Il est impossible de supposer un corps absolument isolé dans la nature ; il n’aurait plus de réalité, parce que, dans ce cas, aucune relation ne viendrait manifester son existence.

Dans les relations phénoménales, telles que la nature nous les offre, il règne toujours une complexité plus ou moins grande. Sous ce rapport, la complexité des phénomènes minéraux est beaucoup moins grande que celle des phénomènes vitaux : c’est pourquoi les sciences qui étudient les corps bruts sont parvenues plus vite à se constituer. Dans les corps vivants, les phéno-