Page:Bernard - Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Baillière, 1865.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
de l’expérimentation chez les êtres vivants.

que les principes immédiats organiques, ne sont pas simples chimiquement, mais, considérés physiologiquement, ils sont aussi réduits que possible, en ce sens qu’ils possèdent les propriétés vitales les plus simples que nous connaissions, propriétés vitales qui s’évanouissent quand on vient à détruire cette partie élémentaire organisée. Du reste, toutes les idées que nous avons sur ces éléments sont relatives à l’état actuel de nos connaissances ; car il est certain que ces éléments histologiques, à l’état de cellules ou de fibres, sont encore complexes. C’est pourquoi divers naturalistes n’ont pas voulu leur donner le nom d’éléments, et ont proposé de les appeler organismes élémentaires. Cette dénomination serait en effet plus convenable ; on peut parfaitement se représenter un organisme complexe comme constitué par une foule d’organismes élémentaires distincts, qui s’unissent, se soudent et se groupent de diverses manières pour donner naissance d’abord aux différents tissus du corps, puis aux divers organes ; les appareils anatomiques ne sont eux-mêmes que des assemblages d’organes qui offrent dans les êtres vivants des combinaisons variées à l’infini. Quand on vient à analyser les manifestations complexes d’un organisme, on doit donc décomposer ces phénomènes complexes et les ramener à un certain nombre des propriétés simples appartenant à des organismes élémentaires, et ensuite, par la pensée, reconstituer synthétiquement l’organisme total par les réunions et l’agencement de ces organismes élémentaires, considérés d’abord isolément, puis dans leurs rapports réciproques.