Quand le physicien, le chimiste ou le physiologiste sont arrivés, par une analyse expérimentale successive, à déterminer l’élément irréductible des phénomènes dans l’état actuel de leur science, le problème scientifique s’est simplifié, mais sa nature n’a pas changé pour cela, et le savant n’en est pas plus près d’une connaissance absolue de l’essence des choses. Toutefois il a gagné ce qu’il lui importe véritablement d’obtenir, à savoir : la connaissance des conditions d’existence des phénomènes, et la détermination du rapport défini qui existe entre le corps qui manifeste ses propriétés et la cause prochaine de cette manifestation. L’objet de l’analyse dans les sciences biologiques, comme dans les sciences physico-chimiques, est en effet de déterminer et d’isoler autant que possible les conditions de manifestation de chaque phénomène. Nous ne pouvons avoir d’action sur les phénomènes de la nature qu’en reproduisant leurs conditions naturelles d’existence, et nous agissons d’autant plus facilement sur ces conditions, qu’elles ont été préalablement mieux analysées et ramenées à un plus grand état de simplicité. La science réelle n’existe donc qu’au moment où le phénomène est exactement défini dans sa nature et rigoureusement déterminé dans le rapport de ses conditions matérielles, c’est-à-dire quand sa loi est connue. Avant cela, il n’y a que du tâtonnement et de l’empirisme.
L’examen le plus superficiel de ce qui se passe autour