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identité des principes de l’expérimentation.

est inerte, en ce sens que, si rien ne change dans ses conditions environnantes ou intérieures, elle n’entrera pas en fonction et ne se contractera pas. Il faut nécessairement, pour que cette fibre musculaire se contracte, qu’il y ait un changement produit en elle par son entrée en relation avec une excitation qui lui est extérieure, et qui peut provenir soit du sang, soit d’un nerf. On peut en dire autant de tous les éléments histologiques, des éléments nerveux, des éléments glandulaires, des éléments sanguins, etc. Les divers éléments vivants jouent ainsi le rôle d’excitants les uns par rapport aux autres, et les manifestations fonctionnelles de l’organisme ne sont que l’expression de leurs relations harmoniques et réciproques. Les éléments histologiques réagissent soit séparément, soit les uns avec les autres, au moyen de propriétés vitales qui sont elles-mêmes en rapports nécessaires avec les conditions physico-chimiques environnantes, et cette relation est tellement intime, que l’on peut dire que l’intensité des phénomènes physico-chimiques qui se passent dans un être vivant, peut servir à mesurer l’intensité de ses phénomènes vitaux. Il ne faut donc pas, ainsi que nous l’avons déjà dit, établir un antagonisme entre les phénomènes vitaux et les phénomènes physico-chimiques, mais bien au contraire, constater un parallélisme complet et nécessaire entre ces deux ordres de phénomènes. En résumé, la matière vivante, pas plus que la matière brute, ne peut se donner l’activité et le mouvement par elle-même. Tout changement dans la matière suppose l’intervention d’une relation nouvelle, c’est-à-dire