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considérations spéciales aux êtres vivants.

la même chose d’opérer sur la grenouille ou sur le crapaud pendant l’été ou pendant l’hiver[1].

L’état de digestion ou d’abstinence, de santé ou de maladie, amène aussi des modifications très grandes dans l’intensité des phénomènes de la vie, et par suite dans la résistance des animaux à l’influence de certaines substances toxiques et dans l’aptitude à contracter telle ou telle maladie parasitique ou virulente.

L’habitude est encore une condition des plus puissantes pour modifier les organismes. Cette condition est des plus importantes à tenir en considération, surtout quand on veut expérimenter l’action de substances toxiques ou médicamenteuses sur les organismes.

La taille des animaux amène aussi dans l’intensité des phénomènes vitaux des modifications importantes. En général, les phénomènes vitaux sont plus intenses chez les petits animaux que chez les gros, ce qui fait, comme on le verra plus loin, qu’on ne peut pas rigoureusement rapporter les phénomènes physiologiques au kilogramme d’animal.

En résumé, d’après tout ce qui a été dit précédemment, on voit quelle énorme complexité présente l’expérimentation chez les animaux, à raison des conditions innombrables dont le physiologiste est appelé à tenir compte. Néanmoins, on peut y parvenir quand on apporte, ainsi que nous venons de l’indiquer, une distinction et une subordination convenables dans l’appréciation de ces diverses conditions, et que l’on cherche

  1. Voy. Stannius, Beobachtungen über Verjungungsvorgange im thierischen Organismus. Rostoch und Schwerin, 1853.