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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

parce que les propriétés des tissus vivants, disparaissant plus lentement, peuvent mieux être étudiées. Il est aussi des expériences, dans lesquelles il convient de choisir certains animaux qui offrent des dispositions anatomiques plus favorables ou une susceptibilité particulière à certaines influences. Nous aurons soin, à chaque genre de recherches, d’indiquer le choix des animaux qu’il conviendra de faire. Cela est si important, que souvent la solution d’un problème physiologique ou pathologique résulte uniquement d’un choix plus convenable du sujet de l’expérience, qui rend le résultat plus clair ou plus probant.

La physiologie et la pathologie générales sont nécessairement fondées sur l’étude des tissus chez tous les animaux, car une pathologie générale qui ne s’appuierait pas essentiellement sur des considérations tirées de la pathologie comparée des animaux dans tous les degrés de l’organisation, ne peut constituer qu’un ensemble de généralités sur la pathologie humaine, mais jamais une pathologie générale dans le sens scientifique du mot. De même que l’organisme ne peut vivre que par le concours ou par la manifestation normale des propriétés d’un ou de plusieurs de ses éléments vitaux, de même l’organisme ne peut devenir malade que par la manifestation anormale des propriétés d’un ou de plusieurs de ses éléments vitaux. Or, les éléments vitaux étant de nature semblable dans tous les êtres vivants, ils sont soumis aux mêmes lois organiques, se développent, vivent, deviennent malades et meurent sous des influences de nature né-