Page:Bernard - Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Baillière, 1865.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
218
de l’expérimentation chez les êtres vivants.

rente. C’est précisément là ce qui constituera le problème de la science ; rechercher l’unité de nature des phénomènes physiologiques et pathologiques au milieu de la variété infinie de leurs manifestations spéciales. L’expérimentation sur les animaux est une des bases de la physiologie et de la pathologie comparées ; et nous citerons plus loin des exemples qui prouveront combien il est important de ne point perdre de vue les idées qui précèdent.

L’expérimentation sur les animaux élevés fournit tous les jours des lumières sur les questions de physiologie et de pathologie spéciales qui sont applicables à la pratique, c’est-à-dire à l’hygiène ou à la médecine ; les études sur la digestion faites chez les animaux sont évidemment comparables aux mêmes phénomènes chez l’homme, et les observations de W. Beaumont sur son Canadien comparées à celles que l’on a faites à l’aide des fistules gastriques chez le chien, l’ont surabondamment prouvé. Les expériences faites chez les animaux, soit sur les nerfs cérébro-spinaux, soit sur les nerfs vaso-moteurs et sécréteurs du grand sympathique, de même que les expériences sur la circulation, sont, en tout point, applicables à la physiologie et à la pathologie de l’homme. Les expériences faites sur des animaux, avec des substances délétères ou dans des conditions nuisibles, sont très utiles et parfaitement concluantes pour la toxicologie et l’hygiène de l’homme. Les recherches sur les substances médicamenteuses ou toxiques sont également tout à fait applicables à l’homme au point de vue thérapeutique ; car, ainsi que je l’ai