Page:Bernard - Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Baillière, 1865.djvu/225

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
considérations spéciales aux êtres vivants.

montré[1], les effets de ces substances sont les mêmes chez l’homme et les animaux, sauf des différences de degrés. Dans les recherches de physiologie pathologique sur la formation du cal, sur la production du pus et dans beaucoup d’autres recherches de pathologie comparée, les expériences sur les animaux sont d’une utilité incontestable pour la médecine de l’homme.

Mais à côté de tous ces rapprochements que l’on peut établir entre l’homme et les animaux, il faut bien reconnaître aussi qu’il y a des différences. Ainsi, au point de vue physiologique, l’étude expérimentale des organes des sens et des fonctions cérébrales doit être faite sur l’homme, parce que, d’une part, l’homme est au-dessus des animaux pour des facultés dont les animaux sont dépourvus, et que, d’autre part, les animaux ne peuvent pas nous rendre compte directement des sensations qu’ils éprouvent. Au point de vue pathologique, on constate aussi des différences entre l’homme et les animaux ; ainsi les animaux possèdent des maladies parasitiques ou autres qui sont inconnues à l’homme, aut vice versâ. Parmi ces maladies il en est qui sont transmissibles de l’homme aux animaux et des animaux à l’homme, et d’autres qui ne le sont pas. Enfin, il y a certaines susceptibilités inflammatoires du péritoine ou d’autres organes qui ne se rencontrent pas développées au même degré chez l’homme que chez les animaux des diverses classes ou des diverses espèces. Mais, loin que ces différences puissent être des motifs pour nous em-

  1. Cl. Bernard, Recherches sur l’opium et ses alcaloïdes (Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1864).