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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

l’enseignement scientifique. Car, je le répète, on a reconnu partout aujourd’hui que c’est dans le laboratoire que germe et s’élabore la science pure pour se répandre ensuite et couvrir le monde de ses applications utiles. C’est donc de la source scientifique qu’il faut avant tout se préoccuper, puisque la science appliquée procède nécessairement de la science pure.

La science et les savants sont cosmopolites, et il semble peu important qu’une vérité scientifique se développe sur un point quelconque du globe dès que tous les hommes, par suite de la diffusion générale des sciences, peuvent y participer. Cependant je ne saurais m’empêcher de faire des vœux pour que mon pays, qui se montre le promoteur et le protecteur de tout progrès scientifique et qui a été le point de départ de cette ère brillante que parcourent aujourd’hui les sciences physiologiques expérimentales[1], possède le plus tôt possible des laboratoires physiologiques vastes et publiquement organisés de manière à former des pléiades de physiologistes et de jeunes médecins expérimentateurs. Le laboratoire seul apprend les difficultés réelles de la science à ceux qui le fréquentent, il leur montre que la science pure a toujours été la source de toutes les richesses que l’homme acquiert et de toutes

  1. En 1771, un cours de physiologie expérimentale était professé par A. Portal au Collége de France ; les expériences furent recueillies par M. Collomb, qui les publia sous forme de lettres en 1771, elles ont reparu en 1808 avec quelques additions dans l’ouvrage de Portal, intitulé : Mémoires sur la nature et le traitement de plusieurs maladies, avec le précis d’expériences sur les animaux vivants. Paris, 1800-1825.