tête, qui tombait, se relevait, et chaque fois tombait plus bas, comme celle d’un voyageur fatigué qui sommeille debout ; ses yeux s’ouvraient et se fermaient. Au bout de cinq minutes, la poule était morte. »
Dans un autre exemple, il s’agit d’un paresseux dont la vie céda sans le moindre combat apparent, sans un cri ni un gémissement. C’était un aï ou paresseux à trois doigts ; il appartenait à un naturaliste qui, voulant le tuer pour conserver sa peau, avait eu recours au curare. L’aï fut blessé à la jambe et mis sur le plancher, à peu de distance d’une table. Il s’efforça d’en atteindre le pied et s’y accrocha, comme s’il eût voulu monter ; mais ce furent ses derniers efforts : sa vie s’éteignit rapidement, quoique graduellement… D’abord une de ses jambes de devant lâcha prise et tomba de côté, incapable de se mouvoir ; l’autre fit bientôt de même. Les membres antérieurs ayant perdu toute force, le paresseux se coucha lentement et mit sa tête entre ses jambes de derrière, qui tenaient encore à la table ; mais lorsqu’elles furent atteintes à leur tour, il tomba à terre si doucement qu’on