Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/407

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des sciences proprement dites, qu’on appelle les sciences de la nature, ce serait une grave erreur de croire qu’il existe, pour cela, deux ordres de vérités distinctes ou contradictoires, les unes philosophiques ou métaphysiques, les autres scientifiques ou naturelles. Non, il ne peut y avoir au monde qu’une seule et même vérité, et cette vérité entière et absolue que l’homme poursuit avec tant d’ardeur ne sera que le résultat d’une pénétration réciproque et d’un accord définitif de toutes les sciences, soit qu’elles aient leur point de départ en nous, dans l’étude des problèmes de l’esprit humain, soit qu’elles aient pour objet l’interprétation des phénomènes de la nature, qui nous entourent.

Les sciences de l’esprit ont dû se manifester d’abord, et ont été ainsi appelées les premières à régner sur le monde ; mais, aujourd’hui, dans leur gigantesque essor, les sciences de la nature remontent jusqu’à elles et veulent les pénétrer en les éclairant par l’expérience.

La physiologie, qui explique les phénomènes de la vie, constitue une science en quelque sorte intermédiaire qui prend ses racines dans