Page:Bernard - Laodamie, reine d’Épire.djvu/33

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LA REINE.

Oui, ma gloire tremblante à ces combats me livre :
En la place où je ſuis ai-je un cœur pour le ſuivre ?

LA PRINCESSE.

Soſtrate, je le vois, n’a pû ſe faire aimer ;
Peut-être un plus heureux aura ſçu vous charmer ;
Et dans un moindre rang des vertus plus ſublimes
Rendent pour cet Amant vos ſoupirs légitimes.
Madame, cependant vos vœux ſont combattus,
Vous craignez que ſon rang n’efface ſes vertus ;
Mais quel ſcrupule vain tient votre ame gênée ?
Pour vous tiranniſer êtes-vous couronnée ?
Votre Amant ſur le Trône y ſera reſpecté ;
Puiſqu’il a ſçu vous plaire, il l’a trop mérité.

LA REINE.

Je vous en ai trop dit, mon cœur n’a pû ſe taire,
Mais vous ne ſçaurez point l’objet qui m’a ſçu plaire.
Laiſſons, ma Sœur, laiſſons ce diſcours dangereux,
Dans l’etat où je ſuis ne flattez point mes vœux.