Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/117

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Remply pour luy le ciel d’oraisons et de vœux,
Puis qu’avec le devoir le besoin t’y convie,
Les dieux ayant conjoint d’indissolubles nœuds
Ta gloire à sa valeur, et ta paix à sa vie.
Quant à moy que la muse a rangé sous les loix
D’un art qui bien souvent rend la langue prophete,
Ne pouvant advenir qu’en ses vaillants exploits
Je sois son coutelas, je seray sa trompette :
Et si craindray plustost, loüant et benissant
Des vertus dont la gloire au ciel mesme est escrite,
De paroistre envieux en les amoindrissant,
Que d’estre dit flateur en passant leur merite.

SUR MARIAGE DU ROY

Encor la loy celeste, encor la destinee
Unit le lis de pourpre aux trois grands lis dorez,
Et par les chastes nœuds d’un royal hymenee
Reconjoint leurs fleurons par la mort separez.
La vierge chasseresse à la fin s’est soubmise
Aux douces loix du joug fuy si longuement,
Bien qu’elle n’ait daigné despoüiller sa franchise
Que pour la saincte amour de Mars tant seulement.
L’heureux Mars des françois, l’aisné fils de victoire,
L’exemple et l’ornement des princes valeureux,
Seul entre tous les grands a remporté la gloire
De soubmettre à l’amour cet esprit genereux :