Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/17

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examens bénévoles n’ont pas coutume de trouver place dans un système strictement et officiellement défini, tel que celui des grandes Écoles de l’État. Nous avons connu à l’Académie des sciences plus d’un enfant prodige ; mais quelque facilité d’étude qui leur ait été accordée, dans l’ordre des sciences du moins, aucun d’eux n’a justifié les espérances premières : les facultés de mémoire, qui sont en général leur principal attribut, ne présagent en rien les facultés rationnelles de l’homme mûr.

Quoi qu’il en soit, il est certain que J. Bertrand fut admis, en 1839, le premier à l’École polytechnique, à l’âge réglementaire de dix-sept ans. S’il en sortit seulement le sixième, ce n’est pas qu’il eût perdu sa supériorité intellectuelle sur ses camarades ; mais les rangs sont assignés, comme on sait, d’après un système de moyennes, plus favorable à la médiocrité distinguée qu’au talent hors ligne. Le rang de Bertrand fut abaissé, en raison de sa nullité en dessin et dans les exercices graphiques. Je crois même qu’au temps présent, cette nullité l’eût mis à la queue, c’est-à-dire en dehors du classement. Voilà où conduit la prétention de tout réglementer au nom d’une justice absolue !

J. Bertrand n en conserva pas moins une