Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/26

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simplement posé ; les données connues à cette époque ne suffisaient pas pour lever toute contradiction.

Tycho-Brahé, artisan scientifique patient, accumule au siècle suivant les données nécessaires, sans entrer dans la théorie.

Képler, génie supérieur à Copernic, tire de ces données, en les combinant avec des vues mystiques sur l’harmonie des mondes, les trois lois fondamentales de l’astronomie.

À ce moment, il semble que le drame touche à son dénouement ; les preuves sont groupées, la conclusion certaine. C’est alors qu’éclate le conflit entre la certitude scientifique et l’affirmation dogmatique. Ce conflit se complique d’éléments moraux. Jusque là tout s’était passé dans un domaine ignoré des puissants qui gouvernent les États et des docteurs qui enseignent la théologie. L’italien Galilée introduit avec éclat dans le cercle officiel les vérités nouvelles de l’Astronomie, en même temps qu’il révolutionne par l’invention du télescope la connaissance physique du monde sidéral. Galilée n’hésite pas à proclamer bien haut ses découvertes et celles de ses prédécesseurs, dans un langage compris de tous. Il fait appel à l’opinion publique ; mais les autorités conservatrices de l’époque ne l’entendaient