Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/28

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le titre semblerait le promettre. L’auteur déclare tout d’abord dans sa préface qu’il n’a pas entrepris une tâche si vaste et si difficile : ce qu’il expose avec sa clarté ordinaire, c’est l’organisation de l’ancienne Académie, les changements qui l’ont portée, dès le temps de Louis XV, de seize membres à cinquante, coordonnés par une hiérarchie systématique. Il y joint quelques-uns des traits les plus frappants de la vie et du caractère des principaux de ses membres, sans oublier que le mot biographie n’est pas synonyme d’éloge, c’est-à-dire en y mêlant quelques-uns de ces traits fins et spirituels qui devaient prendre par la suite une importance majeure dans son œuvre littéraire. Il relève entre autres cette idée étrange des premiers organisateurs de l’Académie que, pour atteindre la perfection dans une partie, il suffit de la faire exécuter par les efforts coordonnés des gens qui la cultivent. Par exemple, l’Académie entreprenait de composer un Traité de mécanique, œuvre destinée, croyait-on, à fixer la science d’une façon définitive et où chaque géomètre à tour de rôle « était député pour penser à une question » ; c’est-à-dire, dans un français plus clair, chargé de composer un chapitre : on le lisait et on le discutait en commun. Mais il était interdit aux membres de l’Académie de publier