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Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/40

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devaient aboutir plus tard à l’explosion de la Commune.

Après le siège et la Commune, nous nous réinstallâmes tant bien que mal dans nos maisons de campagne du haut Sèvres, à défaut des domiciles de Paris : les uns brûlés comme celui de Bertrand ; les autres, comme le mien, ravagés par les gaz de l’explosion de la poudrière du Luxembourg. Les villas de Sèvres avaient eu leur part du désastre : elles avaient été pillées et les meubles enlevés. Je trouvai sur ma porte, tracée à la craie en gros caractères, cette phrase méthodique et significative : « Hier ist nichts zu haben. Ici il n’y a plus rien à prendre » . Il en était de même chez Bertrand. Les meubles remplacés, chacun repris sa vie ordinaire, au milieu des tristesses du moment, et peu à peu nous revîmes des jours plus heureux.

Là, en effet, s’était constituée, dès avant 1870, une sorte de confrérie amicale, entre des personnes déjà liées de longue main, telles que J. Bertrand, Renan, Ch. Laboulaye, Hetzel, Ch. Edmond, moi-même et quelques autres. Il y manquait Claretie, dont la liaison avec Bertrand devait devenir plus étroite dans sa dernière résidence de Viroflay.

Mais nos réunions, sans être moins affectueuses,