Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/42

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jour de, la séparation finale. Renan choisit un nouveau gîte, dans son pays natal, à Perros-Guirec, en Bretagne ; Bertrand émigra moins loin, à Viroflay ; tandis que je fondais moi-même à Meudon un laboratoire consacré aux recherches de chimie végétale. La petite société de Sèvres se trouva ainsi dissoute, et nous nous vîmes moins souvent, cependant sans que nos amitiés se fussent refroidies.

Ce fut à Sèvres que Bertrand prit la charge de ces fonctions de Secrétaire perpétuel de l’Académie, où son caractère bienveillant et sociable, son zèle pour le bien public devaient pendant un quart de siècle trouver à s’exercer dans une nouvelle carrière. Il n’envisagea pas son titre nouveau comme une dignité ajoutée à tant d’autres, telles que celles qui viennent sur le déclin de notre vie entourer d’une auréole dernière une figure sur le point de rentrer dans l’éternel sommeil. Non ! ses devoirs vis-à-vis de l’Académie étaient des devoirs actifs : il se regardait à la fois comme le représentant des traditions, que ses études sur l’histoire de l’Académie et soixante années de relations avec le monde de notre temps lui avaient appris à connaître, et comme investi d’une sorte de rôle tutélaire. Il usa bien souvent de son influence