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Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/62

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C’est vous, Monsieur, qui en avez donné pour la première fois une définition précise. Vous avez montré que l’on peut prendre pour mesure de l’affinité la quantité de chaleur développée dans la combinaison chimique, et que, dans toute réaction, le système de corps qui tend à se former est celui qui dégage le plus de chaleur.

Une des plus merveilleuses conséquences de cette découverte fut de transformer l’étude empirique des matières explosives en une science rigoureuse, fondée sur le calcul exact de leur énergie.

La poudre noire traditionnelle, peu à peu perfectionnée depuis le seizième siècle, était seule employée pour les fusils et les canons, quand, il y a trente ans, vous déclarâtes hardiment que la théorie permettait de fabriquer des matières explosives d’une force double : assertion qui fut alors contestée avec une extrême vivacité. Mais, depuis, les travaux poursuivis sous votre direction à la Commission des substances explosives, que vous présidez depuis 1873, ont complètement vérifié vos prévisions. Par vous, la fabrication des poudres sans fumée a renouvelé sous nos yeux l’artillerie et l’art même de la guerre.

Mais je n’ai pas, Monsieur, la prétention de vous apprendre ce que vous avez fait. J’ai voulu