giques transcrits dans nos manuscrits ; la sphère ou instrument d’Hermès pour prédire l’issue des maladies[1], dont les analogues se retrouvent à la fois dans le manuscrit 2.419 et dans les papyrus de Leide ; la table d’Émeraude, citée pendant tout le moyen âge, et les formules mystiques : « a en haut les choses célestes, en bas les choses terrestres » qui se lisent dans les traités grecs, à côté des figures des appareils[2], attestent la même association. Si elle n’est pas plus fréquente dans les ouvrages parvenus jusqu’à nous, c'est probablement parce que ces manuscrits ont été épurés au moyen âge par leurs copistes chrétiens. C’est ce que l'on voit clairement dans le manuscrit grec de la bibliothèque de saint Marc, le plus ancien de tous, car il paraît remonter au xie siècle. On y trouve non seulement la Chrysopée de Cléopâtre (fol. 188) et la formule du Scorpion (fol. 193), mais aussi le Labyrinthe de Salomon (fol. 102, v°), dessin cabalistique, et, sous forme d’additions initiales (fol. 4), une sphère astrologique, l'art d’interpréter les songes de Nicéphore, ainsi que des pronostics pour les quatre saisons. Les alphabets magiques s’y lisent encore ; mais on a essayé de les effacer (fol. 193), et l'on a gratté la plupart des mots rappelant l’œuf philosophique[3].
Il paraît s’être fait à cette époque, c’est-à-dire dès le xe ou xie siècle, un corps d’ouvrages, une sorte d’encyclopédie purement chimique, séparée avec soin de la magie, de l'astrologie et de la matière médicale.