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SOURCES ÉGYPTIENNES

rois s’étaient réservé le monopole, industries décrites par Agatharchide dans son ouvrage sur la mer Rouge. Une partie de cette dernière description est même transcrite dans le manuscrit de saint Marc[1]. Les cruautés exercées dans l’exploitation des mines d’or ont été racontées par Diodore de Sicile, d’après Agatharchide[2].

Zosime nous apprend ailleurs que la connaissance de l’art sacré, c’est-à-dire de l’alchimie, ne pouvait être communiquée qu’aux fils des rois ; précisément comme la magie, d’après ce que nous savons[3].

Clément d’Alexandrie[4] dit pareillement : « Les prêtres ne communiquent leurs mystères à personne, les réservant pour l’héritier du trône, ou pour ceux d’entre eux qui excellent en vertu et en sagesse. » De même sur la statue de Ptah-mer[5], grand prêtre de Memphis, qui est aujourd’hui au Louvre, on lit : « Il n’était rien qui lui fût caché ; il couvrait d’un voile le sens de tout ce qu’il avait vu. » Plutarque écrit aussi, en parlant des Égyptiens : « Leur philosophie couvrait plusieurs mystères sous le voile des fables[6]. »

  1. Fol. 138 à 141. Le passage d’Agatharchide dont ce morceau est extrait a été concervé par Pholius ; il est imprimé parallèlement avec le texte de Diodore de Sicile, qui l’a compilé, dans les Geographi græci minores, t. I, p. 122 à 129 (édition Didot). Un autre fragment cité par le manuscrit de saint Marc figure aux pages 183 à 186 de la même collection.
  2. Diodore de Sicile, III, 12 et 13, — Agatharchide, dans les Geogr. græci minores, t. I, p. 126.
  3. Révillout, Revue d’Égyptologie, ie année, p. 166.
  4. Stromates, V, 7.
  5. Diction d’archéologie égyptienne, par Pierret. Art. : Initiations.
  6. Sur Isis et Osiris, vii