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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/52

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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

« Cache ceci », nous dit le manuscrit 2.327, fol. 271, après l’exposé d’une courte recette — « Cache ce secret, dit-il encore, car il contient toute l’œuvre, » (fol. 274). Dans les recettes positives qui nous ont été transmises, il y a souvent une partie réservée, tenue occulte à dessein[1].

Les textes relatifs à l'œuf philosophique, autrement dit la pierre d’Égypte, et au dragon se mordant la queue, l’un et l’autre emblèmes de l’univers aussi bien que de l’alchimie, renferment toute une nomenclature symbolique, employée par les adeptes de l’art sacré.

« Les anciens appellent[2] l’œuf : pierre de cuivre, pierre d’Arménie, pierre d’Egypte ; d’autres, l’image du monde. Sa coquille est le cuivre, l’alliage de cuivre, de plomb, l’alliage de fer et de cuivre. La coquille calcinée signifie asbestos (chaux), arsenic, sandaraque, terre de Chio, etc. Les parties liquides de l’œuf sont la rouille de cuivre, l’eau de cuivre verte… Le blanc d’œuf s’appelle gomme, suc du figuier, suc du tithymale. Le jaune, minerai de cuivre concret… ochre attique, safran de Cilicie. Le mélange de la coquille et de son contenu est la magnésie (minerai de plomb ?), le corps (métal) de la magnésie, l’alliage de plomb et cuivre, l’argent commun… » Puis viennent les traductions des mots : liquide blanc et liquide jaune, composition jaune.

On voit dès lors quel est le vague et l’incertitude des recettes que nous lisons dans ces vieux auteurs. Aussi les alchimistes grecs, le pseudo-Démocrite, Zosime, Sy-

  1. Ms. 2.327, fol. 31.
  2. Ms. 2.327, fol. 23.