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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

d’Olympiodore[1]. De même, les mois méchir et pharmouthi, dans un traité d’Agathodémon[2]. Cet ensemble d’indications répond bien à des auteurs écrivant en Égypte et ne s’expliquerait pas autrement.

Essayons de préciser davantage, en entrant dans les doctrines elles-mêmes.

Le nombre quatre joue un rôle fondamental chez les alchimistes, aussi bien que chez les Égyptiens. Ceux-ci distinguaient les quatre bases ou éléments, les quatre zones, les quatre divinités funéraires, qui étaient aussi les génies des quatre points cardinaux et qui répondaient d’ailleurs aux quatre vents, etc.[3]. Les Égyptiens, nous dit Senèque, firent quatre éléments, puis chacun d’eux se doubla en mâle et femelle[4]. Le nombre sacré quatre figure aussi dans le papyrus n° 75 de Leide[5]. Les fragments des Hermétiques conservés par Stobée en font mention. Le prétendu Nilomètre, monument souvent cité par les auteurs du commencement de ce siècle, serait d’après Reuvens[6] le symbole de Phtah et des quatre éléments. Les gnostiques Valentin et Marcus font jouer aussi un grand rôle aux tétrades dans leur système, lequel est en partie tiré des idées égyptiennes.

Or Zosime signale de même les quatre choses fondamentales, et la tétrasomie, c’est-à-dire l’ensemble des quatre éléments qui représente la matière des

  1. Ms. 2.327, fol. 197.
  2. Ms. 2.327, fol. 265.
  3. Reuvens. Lettres à M. Letronne ; corrections et additions, p. 160.
  4. Questions naturelles, III, 14.
  5. Reuvens, ire lettre, p. 28, 32, 34.
  6. Lettre I, p. 69.