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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/77

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SOURCES CHALDÉENNES

et chacun des métaux, comme des autres substances, sont engendrés dans la terre sous l’influence des divinités célestes et de leurs effluves. Le Soleil produit l’or ; la Lune l’argent ; Saturne, le plomb ; et Mars, le fer[1]

Olympiodore, philosophe néoplatonicien du ve siècle, lequel paraît distinct de l’alchimiste et moins ancien que lui, donne une énumération plus étendue[2] : Il attribue le plomb à Saturne ; l’Électrum (alliage d’or et d’argent) à Jupiter ; le fer à Mars ; l’or au Soleil ; l’airain ou cuivre à Vénus ; l’étain à Hermès, l’argent à la Lune. De même dans le manuscrit de Saint Marc, (fol. 6) on lit à côté des signes correspondants : Soleil, l’or ; Lune, l’argent ; Saturne brillant, le plomb ; Jupiter éclatant, l’électrum ; Mars enflammé, le fer ; Venus porte-lumière, le cuivre ; Mercure resplendissant, l’étain.

Il y a ici quelques attributions différentes des nôtres, mais conformes à celles des vieux alchimistes. Ainsi l’Électrum, alliage d’or et d’argent, figure aussi dans Zosime comme associé à Jupiter[3]. On le trouve également dans l’une des listes des signes alchimiques, comme je viens de le rappeler. C’était en effet un métal particulier pour les Égyptiens ; mais plus tard il disparut de la liste des métaux et son nom passa

  1. Φυσικὸς ὁ χρυσὸς καὶ ἄρμυρος καὶ ἕκαστα τῶν μετάλλων, ὥστερ καὶ τῶν ἄλλων, ἀπὸ τῶν οὐρανίων ἐν γῇ φύεται θεῶν, καὶ τῆς ἑκειθεν ἀπορροίας. Λέγεται γοῦν Ηλίου μέν ὁ χρυσὸς, Σελὄνης δὲ ὁ ἄργυρος, Κρόνου δὲ μόλυβδος καὶ Αρεος ὁ σίδερος. Proclus, Commentaire sur le Timée, 14, B.
  2. Dans ses Météorologiques : passage cité par Fabricius, I. V, ch. vi. Bibliotheca græca.
  3. Ms. 2.327, fol. 170, v°.