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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/78

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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

même, par une transition singulière, tirée sans doute de l’analogie des colorations, à celui d’un alliage d’étain couleur d’or, le laiton. En même temps le signe de Jupiter, devenu disponible, fut appliqué à l’étain.

Le signe actuel d’Hermès et de la planète correspondante figurent sur les pierres gravées et amulettes gnostiques des collections de la Bibliothèque Nationale de Paris. Ce signe et cette planète étaient attribués d’abord à l'étain ; lorsque ce métal changea de signe et de planète, son symbole et sa planète furent assignés au mercure, c’est-à-dire au corps qui jouait le rôle fondamental dans la transmutation des métaux. Ces changements de notation ont eu lieu entre le ve et le xiie siècle. Ils rappellent ceux que l’histoire de la chimie a si souvent présentés. Ils se traduisent dans les listes successives qui ont formé les lexiques alchimiques placés en tête des manuscrits, comme je le montrerai plus loin.

Quoiqu’il en soit, les vieux auteurs s’en réfèrent perpétuellement au parallélisme mystique entre les sept planètes et les sept métaux, auxquels Stephanus d’Alexandrie associe les sept couleurs et les sept transformations. Ainsi dans le symbolisme des vieux alchimistes, le même signe représente le métal et la planète correspondante. Le signe astronomique du soleil, tel qu’il figurait dans les hiéroglyphes égyptiens, et tel qu’il se retrouve aujourd’hui dans l’Annuaire du Bureau des longitudes, est pris pour l’or ; le signe de la lune pour l’argent ; et ce double sens des signes sidéraux se rencontre déjà dans les papyrus de Leide.

Toutes ces notions, à la fois astrologiques et chi-