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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/79

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SOURCES CHALDÉENNES

miques, sont au moins de l’époque Alexandrine ; si elles ne remontent beaucoup plus haut. Elles expliquent le côté mystique des alchimistes.

L’œuf philosophique joue un rôle capital dans l’alchimie et il apparaît dès son origine, comme point de départ de ses emblèmes et de sa notation. C’était à la fois le signe de l’œuvre sacré et de la création de l’Univers[1]. Toutes ses parties ont une signification emblématique, dont rénumération semble être la première forme des lexiques alchimiques. Or c’est là un symbole à la fois Égyptien et Chaldéen. D’après la mythologie égyptienne : le démiurge Khnoum, autrement dit Cnouphis, voulant réaliser la création, fit sortir de sa bouche un œuf, c’est-à-dire l’univers. Dans nos musées, nous le voyons façonnant sur une roue à potier l’œuf mystérieux, d’où la légende tirait le genre humain et la nature entière. Cette imagination de l’œuf du monde est aussi babylonienne.

Dans un ordre analogue d’assimilations mystiques et astrologiques, originaires aussi de Babylone, et sur lesquelles les alchimistes reviennent souvent, l’univers ou macrocosme a pour image l’homme ou microcosme. Toutes ses parties fondamentales s’y retrouvent, y compris les signes du zodiaque[2].

À ces conceptions astrologiques venaient s’en associer d’autres, empruntées à la germination et à la génération, et qui nous rappellent quelle importance les phénomènes agricoles avaient en Mésopotamie et en Égypte : « l’or engendre l’or, comme le blé produit le

  1. Ms. 2.327, fol. 23, au bas. Voir p. 24.
  2. Olympiodore, ms. 2.327, fol. 213, v°.