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le colosse de rhodes

— Je ne peux pas le savoir, Adonaïa. Pour cela, il me faudrait pénétrer dans l’intérieur du Temple, interroger les serviteurs, et tu me l’as défendu. Mais c’est certainement une des Veuves-gardiennes. J’ai reconnu sous ses voiles la plaque d’or où se trouve inscrite l’image du trépied sacré.

Namourah s’était prise à réfléchir longuement ; au bout d’un instant, elle demanda encore :

— Likès ne s’est-il pas aperçu que tu l’épiais ?

— Aucunement. J’ai fait en sorte de n’être pas vu. — As-tu d’autres ordres à me donner, Adonaïa ?

— Non. Tu peux te retirer maintenant. Tu as rempli avec adresse la mission dont je t’avais chargé. Merci. Je n’oublierai pas ton dévouement.

Machaon partit et Namourah resta seule, les cheveux épars. Ainsi, elle ne s’était point trompée : Likès avait une maîtresse, et cette maîtresse l’adorait. Elle était jeune, belle sans doute ; en tout cas, elle savait l’émouvoir et lui plaire. Et elle, elle Namourah, malgré toute sa science, malgré toute sa