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le colosse de rhodes

sorti de ses mains… Pourtant Lyssa s’était réveillée, et le même nom qui s’était éteint sur ses lèvres y reparut tout à coup :

— Likès ! Likès !

Puis elle rougit en voyant un autre visage d’homme penché sur elle.

— Ne t’inquiète pas, ma fille, dit Praxitas qui devinait son sentiment ; comme la première fois, tu es ici à l’abri de toute atteinte.

Elle se releva. Et docilement elle le suivit dans l’ancienne chambre des prêtres, où il avait élu domicile. Un coin seulement en était éclairé, celui qui lui servait d’atelier ; tout un monde de figurines dansantes, de nymphes aux voiles soulevés, de bacchiades et de satyres, toute une création de plantes légères déroulées en guirlandes, de pampres et de feuillages tenaient dans cet angle étroit, et y mettaient un extraordinaire frisson de vie. Mais Lyssa ne songeait point à admirer ; tout de suite elle interrogea Praxitas :

— Je suis venue près de toi comme près d’un ami, d’un père. Tu as connu Likès enfant. Est-il capable d’une fausseté ?