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le colosse de rhodes

secrète blessure ; les unes pleuraient un bonheur envolé, d’autres un bonheur dont elles n’avaient eu que le mirage ; quand leurs traits se flétrissaient et que les premiers fils d’argent blanchissaient leur chevelure, elles disaient adieu à l’Hercule divin, symbole de la force et de la jeunesse, et elles retournaient vivre au milieu des hommes.

Ici une paix ravissante les enveloppait. Les Héliades, dont le collège sacré se divisait en deux ordres, les Éperviers et les Aigles, habitaient dans leur voisinage sans qu’elles fussent troublées par leurs paroles lentes et douces, par la beauté de leur visage pâle et par la magie de leurs gestes. Stasippe, le Père des Pères, qui était le grand prêtre du Temple et qui tout jeune encore avait été revêtu de ses hautes fonctions, vivait avec elles dans une familiarité presque fraternelle. Tous les jours, quand le dieu, sortant des ténèbres de la nuit, couvrait la terre de ses rayons, le Pontife le saluait d’une invocation ardente :

« Seigneur, dieu Zodiacal, prince des dieux, père générateur des dieux et des