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le colosse de rhodes

ses étoiles, et ses enchantements sublimes. Tous, nous te chérissions autant qu’une sœur. Tu t’es laissé prendre au mirage de l’amour, et maintenant tu pleures, tu souffres, tu te désoles…

— Ah ! dit Lyssa dans un élan spontané de son cœur, si je pouvais seulement revoir Likès un seul jour !

— Tu n’en serais après que plus malheureuse. Jamais celui qui aime n’est au bout de ses désirs. Jamais le baiser n’a désaltéré les lèvres ardentes des amants. Il n’est que la possession de la vérité qui puisse calmer cette soif infinie dont nous souffrons dès que nos yeux s’ouvrent à la lumière.

— Alors, dit Lyssa à voix basse, il ne me reste plus qu’à mourir !

— Ne parle pas ainsi. Recueille tes pensées, — ou, si ton esprit est trop inquiet encore, laisse-toi guider par mes conseils. Je consens, Lyssa, à te garder dans le Temple, mais à la condition expresse que tu n’en sortiras pas avant que je te l’aie permis. Il ne faut pas, entends-tu ? il ne faut pas que tu t’exposes à être rencontrée au dehors. Jure-moi que tu ne t’éloigneras pas d’ici.